mercredi 23 novembre 2016

Le message politique du monde de Dory







Après le monde de Nemo, on peut s’étonner légitimement que la suite, qui met en avant le personnage le plus attachant du film précédent, soit un semi-échec.

L'histoire est pleine d'émotion comme le premier. En fait, tout le film est une redite du premier, avec pour personnage central, non plus Marlin mais Dory.
Comme dans le un, il s'agit d'être réuni avec sa famille. Comme dans le un, il s'agit d'accepter que ceux auxquels on tient prennent des risques (Marlin doit faire confiance à Nemo dans le un, ici à Dory). Comme dans le un, il y a des personnages hauts en couleur qui aident le héros :Dory, Gils, les tortues, et même les requins aident Marlin dans le un, ici il s'agit d'Hank, de Destiny et de Bailey.

L'histoire à moins de temps mort, plus d'action, une charge émotive plus forte, avec la pauvre enfant qui ne se souvient de ses parents que par flash. Tout est mieux que dans le premier, les cascades, l'émotion, les images, l'action, les personnages secondaires... pourtant le film est moins bon.
Pourquoi ?

Parce qu'il se passe en Californie.
Ou plutôt, pourquoi un poisson-clown de la barrière de Corail se retrouve de l'autre côté du Pacifique en Californie ? Dans le premier film, rien que pour rejoindre Sydney tout proche, Marlin passe par les pires épreuves, ici, il traverse une distance cent fois plus longue en moins de temps.

Pire le film n'a aucune raison de se dérouler en Californie. Puisque tout se passe dans un aquarium, qui peut être n'importe où: en Australie, en Asie.

Il fallait que le film se passe aux États-Unis. Ce n'est pas une volonté marketing. Le premier a très bien marché en étant situé en Australie. C'est une volonté des scénaristes : une volonté politique.

Le film se déroule aux USA, parce qu'il s'agit d'un commentaire sur les élections à venir entre Trump et Clinton.
Pour cela, que Hank ne veut pas sortir de l'aquarium ! Il se ferme à l’extérieur. Pour cela, que Destiny se heurte à un mur: le mur que Donald Trump dès le début de sa campagne a promis de construire contre le Mexique.

Les scénaristes étaient terrorisés par les élections à venir. Dory aussi, dont le doublage est en VO, est réalisé par Ellen DeGeneres, une animatrice télévisée homosexuelle et engagée.
Le film tente de nous faire comprendre que Trump ne doit pas passer. Hank, d'abord méchant parce qu'il veut rester enfermé dans le « paradis », doit apprendre à s'ouvrir aux autres, et sortir de la Californie. Destiny franchit le mur.
Pour cela, que les parents de Dory sont à l’extérieur de l'aquarium ! Le film promeut l'ouverture des USA à la culture étrangère. Il n'y a plus de requins dans ce film, parce que l’extérieur ne doit plus être un endroit dangereux.
Il ne faut pas en avoir peur. Et Hank finira par sortir comme Destiny et Bailey.

Mais l'insistance des scénaristes à identifier l'aquarium avec les USA et la mer avec l'étranger ne s'arrête pas là. À la fin, de pauvres poissons sales et affaiblis sont recueillis par les USA. Le message est encore évident, le pays doit accepter les réfugiées et les aider.

La fiction s'encombre mal de message politique. Même ceux pétris de bonnes intentions. C'est pour cela que le monde de Dory, bien meilleur que son prédécesseur plaît moins au public. On regarde des films pour se changer les idées, pas pour être subtilement ramené à notre triste réalité.