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mercredi 11 septembre 2013

Le titre "Le nom de la Rose" d'U.Eco est la réponse à une veille question littéraire






Guillaume de Baskerville possède un nom rappelant le titre d'un roman de Sherlock Holmes. Il commence son enquête, d'ailleurs, en analysant, à la façon de l'enquêteur célèbre des traces de boue devant l'abbaye. Cet anachronisme n'est pas là par hasard. Et ce n'est pas un hommage.



Plus tard on apprendra les problèmes de Guillaume avec l'inquisition, et ses théories moderne sur le bien le mal, la comédie, et la science. Il professe des théories en avance de plusieurs siècles sur l'époque. Ces anachronismes à répétition sont expliqués par le titre du roman.



Le film tiré du livre finit par cette phrase dite par le jeune moine à propos de la gitane qui l'a initié à l'amour charnel :" Je n'ai jamais su son nom". Voulant sous-entendre que c'est cette femme la "rose" du titre.

Le roman, lui, se termine par une citation à propos d'une rose qui ne fait pas du tout référence à la jeune femme.


Pour comprendre le titre étrange du roman, il faut noter qu'Umberto Eco a placé un autre romancier contemporain dans le récit : Le moine aveugle et bibliothécaire, Jorge de Burgos, porte un nom très proche du romancier, bibliothécaire argentin, aveugle lui aussi, Jorges Luis Borges.

Si Umberto Eco place le personnage de Borges au cœur de son récit, il n'ignore pas non plus les convictions littéraire de l'argentin.

Borges en 1952 dans un des articles d'"Enquêtes" parle d'une fleur.



En 1980 Eco précise avec ce titre de quelle fleur il s'agit. Car le titre doit se lire comme :

"Le nom de la fleur? Une rose"



Cette fleur dont parle Borges, jusqu'à présen on en ignorait l'espèce.
Elle n'avait pas de nom, Umberto Eco nous a précisé son espèce : Une rose.



Cette fleur, dont parle Borges fait d'abord son apparition chez Coleridge au XVIIIème dans la banlieue de Londres.

Là, nous raconte Borges, Coleridge postule un rêveur qui visite le paradis en songe et à qui on donne une fleur. Que s'est-il passé, demande Coleridge si à son réveil il trouve cette fleur dans sa main ?

Borges se pose la même question. Et, pour expliquer sa théorie selon laquelle tout les écrivains, sont le même écrivain, il ajoute une autre fleur impossible : Celle d'H.G. Wells.



Wells, dans "la machine à voyager dans le temps", fait partir son protagoniste des millions d'années dans le futur au milieu des tendres Eloïs et des cruels Morlocks. Là, il sauve une Eloïs de la mort et celle-ci lui offre une fleur inconnue.

A son retour dans le présent, alors que sa machine est cassée, il n'est plus sur d'avoir rêvé ses aventures improbables, jusqu'à ce qu'il trouve dans la poche de son paletot abîmé par le voyage une fleur fanée.



Ces deux fleurs de la littérature dont parle Borges ne sont jamais nommées. Il faut attendre Eco, qui nous explique enfin de quelle fleur il s'agit : Une rose.



Et s'il sait quel fleur a ramené le protagoniste de la machine à voyager dans le temps c'est parce que c'est le même homme qui résout l'enquête des meurtres de l'abbaye. Guillaume de Baskerville, au nom tiré de Sherlock Holmes (Conan Doyle est contemporain d'H.G. Wells) a réparé la machine à voyager dans le temps.



C'est pour cela qu'il peut être tellement en avance sur son temps à propos des sciences, des étoiles et de la logique mathématique. C'est pour cela qu'il a eu des soucis avec l'inquisition, il vient du futur et l'inquisition en apprenant son arrivé dans sa machine étrange a soupçonné une intervention démoniaque.



Et il se souvient que lors de son premier voyage, on lui a donné une fleur dans le futur. Cette fleur nous dit Umberto Eco dans son titre, cette veille fleur dont parlais déjà Coleridge, c'est une rose. Une simple rose dont l'existence est impossible.