mercredi 25 septembre 2013

Stormbringer est une épée bénéfique







Dans la saga d'Elric de Melnibonée écrite par Morckook, l'épée Stormbringer est présentée comme une arme démoniaque, qui pousse son possesseur à tuer ceux qu'il aime. Mathématiquement, le nombre réel de morts provoqué par Stormbringer dans la dizaine de romans du cycle est très faible.

A la fin du dernier roman, le monde d'Elric a été détruit par un conflit opposant les dieux. L'épée alors prend forme démoniaque et s'en va. Implicitement le monde d'Elric détruit, les Jeunes Royaumes, est censé devenir notre monde actuel, la Terre. Certains détails prennent alors sens. Par exemple, Elric est le souverain d'une île, Melnibonée. Cette île, comme pour notre Angleterre, est censée avoir conquis l'ensemble du reste du monde par le passé, avant de se refermer dans un protectionnisme culturel et économique complet. L'île voisine de Melnibonée est la demeure des pires ennemies d'Elric. Ce sont les théocrates fanatiques de « Pan Tang » qui peuvent, par la sonorité du nom de l'île et l'opposition caricaturale, représenter les chrétiens d'Irelande opposé aux réformés d'Angleterre.

Cela n'explique pas pourquoi cette épée démoniaque commet, au fond, très peu d'actes démoniaques. Un élément central du récit nous donne peut être l'explication : Elric est définit comme un « champion eternel » un individu, qui apparait à toutes les époques, dans tous les univers sous différent aspect.
Or, on connait un autre héros qui, lui aussi, se définit, comme Elric, par son épée. Comme Elric a découvert cette arme, qui lui était destinée, dans les Limbes, Arthur Pendragon a trouvé Excalibur fichée dans un rocher pour lui seul.

Ces deux hommes ont dû se frotter à l'exercice de la royauté alors qu'il n'y était pas préparé. Elric est trop faible physiquement pour assumer sa fonction, Arthur, n'est qu'un paysan que la couronne encombre.
Quand le cycle d'Arthur se termine, le monde est détruit par un conflit qui oppose les forces du Roi à celles de Lancelot et de Mordred qui convoite le trône. Une guerre faite par amour pour Guenièvre, la reine qui a préféré un chevalier à son roi. A la fin, Arthur jette l'épée qui lui a donné le pouvoir dans un lac.
Cette épée, Excalibur, Elric la trouvera bien plus tard dans les Limbes. A lui aussi, elle accordera le pouvoir, et la puissance qui lui faisait défaut. Elric est le champion éternel, comme Arthur. Quand il apprend que son cousin Yrkoon a usurpé son trône, il rentre de son voyage, avec son épée magique, pour reconquérir le pouvoir.

Après une guerre violente dans les rues mêmes d'Imryr la capitale de Melnibonée, Elric affronte son cousin et le tue. Puis il va « libérer » la femme qu'il aime et qu'il sait « prisonnière » d'Yrkoon. Quand enfin il la trouve, Stormbringer a son premier acte démoniaque : L'épée tue la femme dont Elric était amoureux.
Ou plutôt Elric accuse l'épée d'avoir eu une volonté propre qu'elle n'a jamais eue. Elric accuse l'épée, parce que la femme qu'il aime est la nouvelle incarnation de Guenièvre. Elle n'a jamais aimé Elric, elle lui a préféré le cousin plus vigoureux Yrkoon. C'est pour cela qu'Elric tue cette femme. Et il préfère prétendre qu'il est envouté par une épée magique, plutôt que de reconnaitre que la jalousie seule, une jalousie veille de plusieurs millénaires depuis qu'Arthur a déjà déclaré une guerre pour cette femme qui le méprise ; que cette jalousie l'a poussé à tuer cette femme.

Stormbringer est une épée magique. Rien de plus. Son porteur, lui, est démoniaque.



mercredi 18 septembre 2013

Disney a déjà tourné un Star Wars... le meilleur.





Depuis que Disney a racheté la licence de Star Wars, on s'inquiète beaucoup de savoir ce que va être l'épisode 7 déjà annoncé.

Il se trouve que dès 1995 Disney a déjà produit sa propre version de la suite de Star Wars, et n'a pas a rougir de son modèle... Bien au contraire.

Dans la version animé, c'est enfin Princesse Leia qui est la vedette du film contrairement au machisme de Star Wars qui la relègue au rang de faire valoir.

Leia, ici, Pocahontas, fille du roi des Powhatan rencontre l'anglais John Smith et ces deux là tombent amoureux. Ensemble ils luttent contre le gouverneur anglais Ratcliff qui tente d'obtenir l'or du nouveau monde.

 N'ayons aucun doute, Disney a bien raconté un épisode de Star Wars et les indices sont multiples. D'abord les Powhatans, indiens guidés par l'"esprit de la nature" ont un nom trop proche des "Padawans" de Star Wars pour que ce soit un hasard.
Comme Leia, Pocahontas est une princesse. Comme Leia elle tente de protéger son monde de l'envahisseur aux armes surpuissantes.
La ou Disney dépasse le nian-nian de la Guerre des Etoiles, c'est que Pocahontas choisit son amoureux dans les rangs même de l'Empire (Britannique) avec John Smith. C'est comme si Leia tombait amoureuse d'un StormTrooper ou de Bobba Fett et, avec son aide s'oppose à l'Empereur et à Dark Vador.

Disney a aussi retenu que le meilleur épisode de la trologie est le second: "L'empire contre-attaque" qui se termine par la blessure de Luke à la main, et la fuite des héros devant la puissance de Dark Vador.
Ici, de même le dessin animé se termine par la blessure de John Smith, qui quitte Pocahontas pour rentrer se faire soigner en Angleterre. L'histoire, et c'est notable, se termine particulièrement mal pour un Disney qui nous a habitué à voir les princesses finir par épouser leur prince charmant.

"Pocahontas" n'est pas un Disney. C'est un Star Wars. C'est pour cela qu'il se termine mal. C'est pour cela aussi que l'amoureux de la princesse Pocahontas s'appelle John Smith.
Si ce nom est l'équivalent anglais par sa banalité de notre Pierre Durand, il porte surtout des initiales très significatives: J. S. .Comme un certain Jan Solo.




mercredi 11 septembre 2013

Le titre "Le nom de la Rose" d'U.Eco est la réponse à une veille question littéraire






Guillaume de Baskerville possède un nom rappelant le titre d'un roman de Sherlock Holmes. Il commence son enquête, d'ailleurs, en analysant, à la façon de l'enquêteur célèbre des traces de boue devant l'abbaye. Cet anachronisme n'est pas là par hasard. Et ce n'est pas un hommage.



Plus tard on apprendra les problèmes de Guillaume avec l'inquisition, et ses théories moderne sur le bien le mal, la comédie, et la science. Il professe des théories en avance de plusieurs siècles sur l'époque. Ces anachronismes à répétition sont expliqués par le titre du roman.



Le film tiré du livre finit par cette phrase dite par le jeune moine à propos de la gitane qui l'a initié à l'amour charnel :" Je n'ai jamais su son nom". Voulant sous-entendre que c'est cette femme la "rose" du titre.

Le roman, lui, se termine par une citation à propos d'une rose qui ne fait pas du tout référence à la jeune femme.


Pour comprendre le titre étrange du roman, il faut noter qu'Umberto Eco a placé un autre romancier contemporain dans le récit : Le moine aveugle et bibliothécaire, Jorge de Burgos, porte un nom très proche du romancier, bibliothécaire argentin, aveugle lui aussi, Jorges Luis Borges.

Si Umberto Eco place le personnage de Borges au cœur de son récit, il n'ignore pas non plus les convictions littéraire de l'argentin.

Borges en 1952 dans un des articles d'"Enquêtes" parle d'une fleur.



En 1980 Eco précise avec ce titre de quelle fleur il s'agit. Car le titre doit se lire comme :

"Le nom de la fleur? Une rose"



Cette fleur dont parle Borges, jusqu'à présen on en ignorait l'espèce.
Elle n'avait pas de nom, Umberto Eco nous a précisé son espèce : Une rose.



Cette fleur, dont parle Borges fait d'abord son apparition chez Coleridge au XVIIIème dans la banlieue de Londres.

Là, nous raconte Borges, Coleridge postule un rêveur qui visite le paradis en songe et à qui on donne une fleur. Que s'est-il passé, demande Coleridge si à son réveil il trouve cette fleur dans sa main ?

Borges se pose la même question. Et, pour expliquer sa théorie selon laquelle tout les écrivains, sont le même écrivain, il ajoute une autre fleur impossible : Celle d'H.G. Wells.



Wells, dans "la machine à voyager dans le temps", fait partir son protagoniste des millions d'années dans le futur au milieu des tendres Eloïs et des cruels Morlocks. Là, il sauve une Eloïs de la mort et celle-ci lui offre une fleur inconnue.

A son retour dans le présent, alors que sa machine est cassée, il n'est plus sur d'avoir rêvé ses aventures improbables, jusqu'à ce qu'il trouve dans la poche de son paletot abîmé par le voyage une fleur fanée.



Ces deux fleurs de la littérature dont parle Borges ne sont jamais nommées. Il faut attendre Eco, qui nous explique enfin de quelle fleur il s'agit : Une rose.



Et s'il sait quel fleur a ramené le protagoniste de la machine à voyager dans le temps c'est parce que c'est le même homme qui résout l'enquête des meurtres de l'abbaye. Guillaume de Baskerville, au nom tiré de Sherlock Holmes (Conan Doyle est contemporain d'H.G. Wells) a réparé la machine à voyager dans le temps.



C'est pour cela qu'il peut être tellement en avance sur son temps à propos des sciences, des étoiles et de la logique mathématique. C'est pour cela qu'il a eu des soucis avec l'inquisition, il vient du futur et l'inquisition en apprenant son arrivé dans sa machine étrange a soupçonné une intervention démoniaque.



Et il se souvient que lors de son premier voyage, on lui a donné une fleur dans le futur. Cette fleur nous dit Umberto Eco dans son titre, cette veille fleur dont parlais déjà Coleridge, c'est une rose. Une simple rose dont l'existence est impossible.