mercredi 24 août 2016

Le retour du plus petit président







La candidature officielle de Nicolas Sarkozy n'est pas une surprise. La perspective en était tellement discutée au cours des mois précédents que cela m'a inspiré ce petit conte (disponible sur Amazon en Kindle ou sur la Fnac)

S’il y a des mois je savais que Sarkozy se représenterait ce que j'ignorais, c'est les raisons. C'est pour cela que l'on écrit des histoires. Ou pour cela que je tiens ce blog qui trouve des explications aux événements les plus surprenants de la fiction.

Sarkozy avait promis de se retirer de la politique. Ce genre de promesse tient. On se souvient que Lionel Jospin avait tenu la même promesse. Pour Sarkozy, rompre cette promesse me semble encore plus incompréhensible : il a connu le pouvoir absolu. Il n'a plus d'ambition, il ne peut rien obtenir de mieux politiquement.

Si le pouvoir (qu'il a connu) n'est pas le moteur. Ce n'est pas non plus l'argent. Le salaire de président est ridiculement bas. Sarkozy comme Blair, ou Al Gore, peut obtenir des conférences/coaching/consultant, ou il est payé 100k pour 2h, bien au delà de ce que le métier de président lui offre. Et avec moins de pression.

C'est pour répondre à ces questions que j'écrit. Qu'est ce qui peut motiver quelqu'un, qu'est ce qui peut se passer, pourquoi il se passe cette chose innatendu.

C'est en suivant ce raisonnement que j'en suis arrivé à la conclusion que Sarkozy ne pouvait vouloir se présenter que pour une seule raison : par amour.



Parce que le bonhomme a une histoire sentimentale intéressante. Lors de sa candidature précédente, il cachait la séparation d'avec sa femme. Les rumeurs de cette séparation étaient si importantes qu'un des points de mon premier conte (gratuit : le plus petit président du monde) était de ne PAS nommer la femme du président. 
Sans surprise après son élection il s'en sépara, et épousa le top modèle/chanteuse Carla Bruni.

Il doit s'agir de quelque chose de semblable, pour qu'il décide de rompre sa promesse. Il a peur de perdre sa femme. Ou il l'a déjà perdu, et compte sur son futur job pour lui permettre d’en retrouver une.

Je ne pouvais pas explorer toute la question dans le conte parce que les enfants se moquent de l'amour sentimental. Mais une fois que j'avais le moteur, tout le reste vient de soi-même. Plus important, en tant qu'être humain, j'avais enfin une explication solide à cette étrange rupture de promesse, et je peux désormais dormir paisiblement sans craindre que le monde soit un endroit imprévisible, ou chacun rompt ses promesses sans raison.

Ce que je prédis dans le conte, c'est que Nicolas ne passera pas les primaires. Surprenant! Vous l'avez lu ici en premier!


 

mercredi 20 juillet 2016

Dans Exam (2009) il s'agit de planifier un génocide






Dans le film de 2009 Exam de Stuart Hazeldine, les prémices ressemblent beaucoup à ceux de Cube.
Huit candidats sont enfermés dans une salle d'examen. Ils sont tous candidats pour un poste prestigieux dans une organisation prestigieuse. Comme dans Cube, chaque candidat représente un archétype.

Comme dans Cube, il y a un autiste. Il y a un ancien militaire, il y a aussi un représentant de chaque race. Une Asiatique, un Noir, un Indien, une blonde, une brune, une Américaine du Sud, et un nord americain.
Les personnages durant l'examen se rendent compte de cette diversité et postulent qu'elle a un sens.

Parce que, le propos d'Exam, est que les candidats ont une question à laquelle ils doivent répondre en moins de deux heures. Le souci : Ils ignorent la question. Donc ils entreprennent de résoudre ensemble ce problème.

 Comme dans Cube, les personnages essaient de travailler ensemble avant de se retourner les uns contre les autres. Monsieur Blanc, l'archétype du Blanc, est le premier à proposer une solution à lui : être le dernier présent dans la salle d'Exam. Il fait donc éliminer les autres candidats, en utilisant les règles données par l'examinateur au début du film.

Pourtant la ressemblance avec Cube s'arrête là. On apprend réellement à quoi sert l'Exam. On apprend que la terre subit un virus mortel, et que l'organisation qui recrute est celle qui a découvert un antidote.
Le propos de l'Exam est résolu à la fin : il fallait bien découvrir la question cachée, et y répondre sans causer du tort aux autres candidats. Le « vainqueur », madame Blonde, sera en charge de distribuer la nouvelle drogue de l'organisation, une drogue qui accorde l'immortalité aux humains.

Pourtant si contrairement à Cube toutes les questions trouvent une réponse à la fin, il y a une question, posée au début, qui reste sans réponse : pourquoi avoir choisi des candidats appartenant à chaque groupe ethnique?

L'Autiste est le patron de l'organisation. Il s'élimine lui même rapidement. Il cherche, dit-il, à recruter la personne en charge de la distribution de la drogue d'immortalité. Il prétend cela, mais cela ne justifie pas qu'il est placé un membre de chaque ethnie dans la salle d'examen.
Parce que son vrai but est bien plus sinistre. C'est un scientifique fou. Il laisse les candidats se torturer entre eux (certes, il sait qu'il peut les ramener à la vie, mais la douleur reste la même).

Ce scientifique qui a découvert le secret de l'immortalité ne veut pas du tout le distribuer en se basant sur l'empathie, et le talent d'observation d'un candidat (ce qu'il prétend).
Non. Ce scientifique autiste résout son problème de façon scientifique : il place un membre de chaque ethnie dans la salle d'examen. Parce qu'il croit ainsi créer un test scientifique. Il croit pouvoir en une seule épreuve déterminer quelle espèce mérite le plus sa drogue d'immortalité. À la fin, il choisit la blonde.
C'est donc selon son esprit dérangé le modèle d'humanité qui mérite de survivre. Ainsi, il va laisser les noirs, les Indiens, les brunes, les Asiatiques mourir. Il ne sauvera que les blondes. Il est fou.




mercredi 27 avril 2016

Madame Bovary est un conte








Flaubert n'a jamais créé le roman réaliste.
Flaubert a écrit des contes. De son recueil clairement intitulé « trois contes » ; jusqu'à Bouvard & Pecuchet, qui n'est qu'une fable ; En passant par Salamnbo, cette épopée poétique ; Flaubert vise au merveilleux avec ténacité.

Il prétend que Madame Bovary est inspirée d'un fait divers bien réel. Il insiste dans le texte sur le détail réel et concret. Flaubert a dépensé beaucoup d'énergie à présenter son récit comme un fait réel. Cela même devrait nous mettre en garde.

Si l'auteur veille autant à ancrer son roman dans la réalité, c'est parce que c'est tout le contraire. Enfant, petit Flaubert a dû être exposé au récit qui fait sensation depuis sa parution au début du siècle (1808) : les contes de Grimm. Ces contes ont tant d'influence sur l'enfant, qu'il ne veut plus que faire des choses semblables. Ce que, une fois adulte, il veillera à créer avec application.

Un conte en particulier marque le futur écrivain. Il décide d'en relater sa propre version. Mais pour s'écarter au maximum de la source, il décide (à l'opposé de ses habitudes d'écriture féerique) d'en faire un récit très réel.

Comme Blanche Neige, Emma Bovary a la peau très pâle. Comme l'héroïne dans Grimm ses cheveux sont sombres, et elle est très belle.

La scène qui révèle complètement l'influence du conte sur Flaubert et la scène de fin du conte. Chez Grimm, la violence ne s'encombre pas délicatesse sous prétexte que le texte s'adresse à des enfants. Quand Blanche Neige marie le prince charmant, elle invite sa marâtre au mariage. Quand elle est là, elle la force à porter des chaussures de métal chauffé au rouge et à danser jusqu'à ce qu'elle meurt.

Flaubert enfant a été terrorisé par cette scène. Il la reprend avec autant de violence dans son roman. Charles prétend soigner le pied bot d'Hippolyte. Avec autant de détail, il décrit la découpe des tendons, puis la gangrène et la mort de ce personnage secondaire. Toute cette scène du pied bot n'illustre rien. Elle ne fait pas avancer l'intrigue, elle ne qualifie pas mieux les personnages. Elle est cruelle sans raison. Elle n'est là qu'en pendant à la mort de la marâtre de Blanche Neige.

Mais ce n'est pas tout. Autour d'Emma Bovary, il y a beaucoup de personnages secondaires. Combien ? Sept : Charles, Léon, Rodolphe, Monsieur Homais le pharmacien, Lheureux le préteur sur gage, Justin le commis et Binet le percepteur.

Ce que Flaubert n'a pas inclus dans sa ré-écriture c'est un prince charmant. Son récit s'arrête quand Emma mange le poison (la pomme empoisonnée).

Gageons que si le roman avait reçu un accueil favorable (au lieu d'un procès pour atteinte aux bonnes moeurs) nous aurions eu un tome deux.