mercredi 14 septembre 2016

Les Ingenieurs de Prometheus (2012) ne sont pas des dieux





Si beaucoup des événements de Prométheus semblent aléatoires et insensés, ils sont en fait parfaitement délibéré. Par exemple, il peut sembler étrange que pour se déplacer, les ingénieurs utilise une flûte.
Visuellement c'est ridicule de voir un être de 3 m de haut jouer de la flute*. Ce n'est pas une décision artistique, c'est une décision scénaristique : la flute est un indice. Comme le sapin, comme le nom du vaisseau.

C'est Noël quand le vaisseau arrive parce que le film parle de religion et de dieux.
Le titre du film Prometheus n'évoque pas le vaisseau (du même nom), mais le dieu qui aide les hommes dans la mythologie romaine. Prometheus n'est pas seulement un dieu, c'est aussi un géant dans la légende. Comme les ingénieurs. Si le Prometheus Romain se contente de donner le feu aux hommes et est sacrifié par les autres dieux en punition, celui du film se sacrifie pour créer la race humaine.

Vient la question principale du film : qu'est-ce qui se passe ? Parce qu'à part les événements d'horreur, et de lutte contre le xénomorphe du film; Il n'y a absolument aucune explication sur le comportement des ingénieurs, de la boue noire, de l'attaque des humains par le dernier ingénieur. Rien ne semble faire sens.

Au début les ingénieurs créaient la race humaine. Puis ils montrent une planète à divers groupe humain. Depuis les hommes préhistoriques jusqu'aux Égyptiens.
Cette planète n'est pas une invitation à venir les rejoindre. Puisqu'on le découvre dans le film, elle est vide. Vide à part une arme chimique : la boue. Donc le message que donnent les ingénieurs est simple : obéissez sinon... quelque chose viendra de cette planète pour vous exterminer. Ce message est transmis à tous les peuples qui croient. Ce message est lié à la religion.
Il y a 2000 ans. Peu après la mort du Christ, les ingénieurs décident de mettre leur menace à exécution. Cela se passe mal, ils meurent tous sauf un.

Que s'est-il passé, pour qu'auprès des dizaines de religions (égyptienne, inca, sumérienne, préhistorique, etc.) les ingénieurs décident soudain de détruire l'humanité avec la boue ?
Jesus Christ. Un homme (leur création) qui prétend être dieu.

Quand Wayland arrive devant l'ingénieur, celui-ci l'écoute calmement. Puis Wayland demande l'immortalité. Dans une scène bonus du film, l'ingénieur demande ce qu'a fait Wayland pour mériter ce cadeau. Wayland répond qu'il est comme un dieu : il a créé le cyborg David.

Alors seulement, l'ingénieur attaque. Parce que les ingénieurs ne supportent pas que leur création se prenne pour dieu. Ils acceptent que les humains vénèrent des dieux étranges, mais ils veulent que ces dieux soient à leur image : comme les géants des Romains ; ou les Égyptiens qui vinrent des hommes à tête d'éléphant, ressemblant le casque des ingénieurs.
Mais jamais leur création ne peut prétendre être dieu. Sinon il faut les exterminer. Ou par une forme de vengeance appropriée : les soumettre à la boue, pour déterminer s'ils arriveront eux aussi à véritablement créer une nouvelle espèce intelligente. Ils n'y arrivent pas. Les hommes soumis à la boue ne créaient que des aliens xénomorphes.

Pourtant les ingénieurs aussi ne créaient que des aliens. Comme le prouve les cadavres trouvés dans le vaisseau et qui ont tous la poitrine déchiquetée par l'ancien hôte alien.

La création des humains est un hasard. Seul un ingénieur, le premier du film, est parvenu à créer une race intelligente en ingérant de la boue. C'était lui le dieu. Le seul. Prometheus.
C'est pour cela que les ingénieurs veulent retenter l'opération sur les humains. Ils espèrent que l'un d'eux aussi est un dieu. L'un d’eux ne produira pas un alien, mais une nouvelle race. Il suffit de leur apporter la boue noire et le hasard décidera.

Peut-être ont-ils eu le temps d'en ramener un peu sur terre. Après tout Jesus Christ serait sorti de son tombeau. Un peu comme le géologiste mort qui attaque le vaisseau.

*La flute bien sûr évoque le « joueur de flute de Hamelin », celui qui éloigne les rats de la ville. Puis tue les enfants de la ville quand il n'est pas payé comme il l'entend. L'ingénieur qui veut aller sur terre a, lui aussi, décidé de se venger.



mercredi 24 août 2016

Le retour du plus petit président







La candidature officielle de Nicolas Sarkozy n'est pas une surprise. La perspective en était tellement discutée au cours des mois précédents que cela m'a inspiré ce petit conte (disponible sur Amazon en Kindle ou sur la Fnac)

S’il y a des mois je savais que Sarkozy se représenterait ce que j'ignorais, c'est les raisons. C'est pour cela que l'on écrit des histoires. Ou pour cela que je tiens ce blog qui trouve des explications aux événements les plus surprenants de la fiction.

Sarkozy avait promis de se retirer de la politique. Ce genre de promesse tient. On se souvient que Lionel Jospin avait tenu la même promesse. Pour Sarkozy, rompre cette promesse me semble encore plus incompréhensible : il a connu le pouvoir absolu. Il n'a plus d'ambition, il ne peut rien obtenir de mieux politiquement.

Si le pouvoir (qu'il a connu) n'est pas le moteur. Ce n'est pas non plus l'argent. Le salaire de président est ridiculement bas. Sarkozy comme Blair, ou Al Gore, peut obtenir des conférences/coaching/consultant, ou il est payé 100k pour 2h, bien au delà de ce que le métier de président lui offre. Et avec moins de pression.

C'est pour répondre à ces questions que j'écrit. Qu'est ce qui peut motiver quelqu'un, qu'est ce qui peut se passer, pourquoi il se passe cette chose innatendu.

C'est en suivant ce raisonnement que j'en suis arrivé à la conclusion que Sarkozy ne pouvait vouloir se présenter que pour une seule raison : par amour.



Parce que le bonhomme a une histoire sentimentale intéressante. Lors de sa candidature précédente, il cachait la séparation d'avec sa femme. Les rumeurs de cette séparation étaient si importantes qu'un des points de mon premier conte (gratuit : le plus petit président du monde) était de ne PAS nommer la femme du président. 
Sans surprise après son élection il s'en sépara, et épousa le top modèle/chanteuse Carla Bruni.

Il doit s'agir de quelque chose de semblable, pour qu'il décide de rompre sa promesse. Il a peur de perdre sa femme. Ou il l'a déjà perdu, et compte sur son futur job pour lui permettre d’en retrouver une.

Je ne pouvais pas explorer toute la question dans le conte parce que les enfants se moquent de l'amour sentimental. Mais une fois que j'avais le moteur, tout le reste vient de soi-même. Plus important, en tant qu'être humain, j'avais enfin une explication solide à cette étrange rupture de promesse, et je peux désormais dormir paisiblement sans craindre que le monde soit un endroit imprévisible, ou chacun rompt ses promesses sans raison.

Ce que je prédis dans le conte, c'est que Nicolas ne passera pas les primaires. Surprenant! Vous l'avez lu ici en premier!


 

mercredi 20 juillet 2016

Dans Exam (2009) il s'agit de planifier un génocide






Dans le film de 2009 Exam de Stuart Hazeldine, les prémices ressemblent beaucoup à ceux de Cube.
Huit candidats sont enfermés dans une salle d'examen. Ils sont tous candidats pour un poste prestigieux dans une organisation prestigieuse. Comme dans Cube, chaque candidat représente un archétype.

Comme dans Cube, il y a un autiste. Il y a un ancien militaire, il y a aussi un représentant de chaque race. Une Asiatique, un Noir, un Indien, une blonde, une brune, une Américaine du Sud, et un nord americain.
Les personnages durant l'examen se rendent compte de cette diversité et postulent qu'elle a un sens.

Parce que, le propos d'Exam, est que les candidats ont une question à laquelle ils doivent répondre en moins de deux heures. Le souci : Ils ignorent la question. Donc ils entreprennent de résoudre ensemble ce problème.

 Comme dans Cube, les personnages essaient de travailler ensemble avant de se retourner les uns contre les autres. Monsieur Blanc, l'archétype du Blanc, est le premier à proposer une solution à lui : être le dernier présent dans la salle d'Exam. Il fait donc éliminer les autres candidats, en utilisant les règles données par l'examinateur au début du film.

Pourtant la ressemblance avec Cube s'arrête là. On apprend réellement à quoi sert l'Exam. On apprend que la terre subit un virus mortel, et que l'organisation qui recrute est celle qui a découvert un antidote.
Le propos de l'Exam est résolu à la fin : il fallait bien découvrir la question cachée, et y répondre sans causer du tort aux autres candidats. Le « vainqueur », madame Blonde, sera en charge de distribuer la nouvelle drogue de l'organisation, une drogue qui accorde l'immortalité aux humains.

Pourtant si contrairement à Cube toutes les questions trouvent une réponse à la fin, il y a une question, posée au début, qui reste sans réponse : pourquoi avoir choisi des candidats appartenant à chaque groupe ethnique?

L'Autiste est le patron de l'organisation. Il s'élimine lui même rapidement. Il cherche, dit-il, à recruter la personne en charge de la distribution de la drogue d'immortalité. Il prétend cela, mais cela ne justifie pas qu'il est placé un membre de chaque ethnie dans la salle d'examen.
Parce que son vrai but est bien plus sinistre. C'est un scientifique fou. Il laisse les candidats se torturer entre eux (certes, il sait qu'il peut les ramener à la vie, mais la douleur reste la même).

Ce scientifique qui a découvert le secret de l'immortalité ne veut pas du tout le distribuer en se basant sur l'empathie, et le talent d'observation d'un candidat (ce qu'il prétend).
Non. Ce scientifique autiste résout son problème de façon scientifique : il place un membre de chaque ethnie dans la salle d'examen. Parce qu'il croit ainsi créer un test scientifique. Il croit pouvoir en une seule épreuve déterminer quelle espèce mérite le plus sa drogue d'immortalité. À la fin, il choisit la blonde.
C'est donc selon son esprit dérangé le modèle d'humanité qui mérite de survivre. Ainsi, il va laisser les noirs, les Indiens, les brunes, les Asiatiques mourir. Il ne sauvera que les blondes. Il est fou.