mercredi 17 février 2016

L'histoire de Dédale raconte l'apocalypse




Dédale, le créateur du labyrinthe, a laissé son nom à l'étrange édifice qui est une maison et un piège à la fois.

Son histoire commence pourtant avant que Thésée n'affronte le Minotaure dans le Dédale, et continue après quand il perd son fils.

L'histoire de Dédale comprend sans doute les personnages les plus célèbres de l'antiquité. D'Homère nous nous souvenons seulement d'Ulysse. Mais Dédale, lui, partage la vedette avec Icare, Minos, le Minotaure, Thésée, Ariane. L'histoire de Dédale est bien plus mémorable parce qu'elle touche à notre mortalité en tant qu'espèce.

Minos, le roi de crête dans la légende est devenu le juge de l'enfer à sa mort.

Minos est le premier employeur de Dédale. C'est à lui qu'il demande la création du labyrinthe. Mais avant cela il a fallu passer un entretien d'embauche.
C'est la première histoire connue de Dédale. Minos cherche un ingénieur. Il propose le poste à qui passera un fil de l'ouverture à la sortie d'un coquillage de mer. Tous échouent.
Dédale attache un fil à la patte d'une fourmi qui traverse le coquillage et lui obtient le poste. On voit déjà que le fil comme outil pour s'échapper d'un parcours compliqué est présent avant même que le labyrinthe soit construit.

Minos n'est pas encore juge des Enfers ; il est juste Roi. Et il aime faire sentir à ses sujets sa puissance. Quand la population admire l'intelligence de Dédale pour l'exploit de la fourmi, le roi prend le fil de chaque côté. Il tire dessus, brisant le coquillage.

C'est la première destruction.
Parce que tout ce que touche Dédale doit être détruit. Le coquillage représente la mer et l'eau. La première destruction touche tout ce qui se trouve dans cet élément. On sait déjà ou se déroule la dernière destruction : dans l'air.

Plusieurs choses sont détruites après que Dédale enferme le Minotaure dans le labyrinthe. La plus évidente c'est le taureau à corps d'homme, tué par Thésée.
C'est la destruction du règne animal.
Puis c'est la destruction des hommes. Thésée rentre chez lui et oublie de mettre des voiles blanches pour annoncer son succès. En croyant son fils mort, le père de Thésée saute de la falaise.
C'est la destruction du règne humain.

Vient la dernière destruction. Sans doute la plus dure pour l'auteur à justifier. Minos enferme Dédale avec son fils dans son propre labyrinthe pour le punir de n'avoir pas pu empêcher la mort du Minotaure.
Dédale fabrique des ailes. Des plumes collées avec de la cire d'abeille, pour que l'on comprenne bien qu'il s'agit de l'air dont la fable parle. Les oiseaux et les abeilles.
Icare monte trop près du soleil, et lui aussi s'écrase.

À cause de Dédale, tout ce qui est dans l'Eau est détruit, ce qui est sur Terre, les hommes et les bêtes sont détruits, ce qui est dans l'Air est détruit.

Dédale ne devrait pas donner son nom à un labyrinthe. Le labyrinthe n'est qu'une construction accessoire dans l'histoire, au mieux, le symbole de la Terre, comme le coquillage représenté l'Eau. Dédale devrait donner son nom à une bombe atomique. La prochaine qui sera assez puissante pour tout détruire.



mercredi 13 janvier 2016

L'épisode 8 de Star Wars s'appelera "The Force Darkens"





Si l'on observe l'épisode 7 et surtout ses liens avec le premier épisode (A new Hope); on peut supposer que le 8éme épisode sera lié au meilleur épisode de la série : Empire Strike Back (ESB).

Comme la série prend la direction d'un retour de la Force dans un monde où elle a disparu, on peut supposer que cette trilogie aura pour titre un qualificatif décrivant cette évolution de la Force.

Le premier épisode de cette trilogie s'appelle The  Force Awaken (« réveil de la force » en français). Le film relate le retour de la force et les débuts de Rey en tant qu'agent de ce retour.

L'épisode suivant devra avoir tous les éléments du second épisode original : la défaite des héros, le désespoir, l'enseignement de la Force.

Luke, comme Yoda l'avait fait pour lui dans Strike Back, va enseigner à Rey à utiliser la force.
La planète où ils sont sera couverte de nuage, avec le sommet des montagnes sortant de la masse nuageuse, pour évoquer la cité dans les nuages d’ESB.
Elle soulèvera les vieilles pierres. Puis elle arrachera le sommet de la montagne à la fin de son enseignement dans une scène épique.

Pendant ce temps, Finn infiltrera un vaisseau impérial pour trouver le temple jedi.
Il sera détecté par Kylo Ren, et s'échappera sur la planète que survole le destroyer impérial à ce moment. Cette planète sera couverte de marais, pour évoquer Dagoba (la planète de Yoda dans ESB).

Luke de son côté dira à Rey qu'elle n'est pas prête. Trop impulsive. Il feindra de s'énerver contre elle pour la tester. Il ira jusqu'à l'attaquer au sabre laser par surprise. Comme elle restera calme, Luke lâchera la révélation du film : Rey est la soeur de Kylo Ren.

« Non » criera Rey, avant de frapper Luke de toutes ses forces lui coupant sans doute une main.... Parce qu'il ne peut pas y avoir un reboot d'ESB sans une main coupée à un moment. Et Luke est habitué à ce genre de traitement.
« Non » criera Rey, en s'enfuyant et en prenant conscience que son père Han Solo est mort sans qu'elle l'ait connu.

Finn, sur la planète marécageuse, après de nombreux combats échappera aux Stromtrooper à sa poursuite en se dissimulant dans la carcasse d'un prédateur des marais (comme Luke s'était caché dans la carcasse d'un Taun sur Hoth, la planète attaquée au début d’ESB)
Il trouvera le temple jedi. Et au moment de rentrer chez les rebelles sera capturé par Kylo Ren, sans doute à la suite d'une trahison par Poe Dameron.

La dernière scène montrera Rey arrivant sur la planète ou Finn a été capturé. Elle allumera son sabre laser, et le sabre brulera d'une flamme rouge. Pour signifier que tout est perdu parce que la derniere Jedi vient de sombrer du coté obscur.
 
The End.

Pour cela que l'épisode s’appellera 'The Force darkens' (la Force s'obscurcit) , comme un parallèle à l'horreur de l'ESB, et pour inquiéter les spectateurs sur le sort de l'univers fictif de Star Wars.

Bien entendu l'épisode 9 s'appellera « Redemption of the Force » (la Force sauvée), et l'on découvrira que Rey a juste feint de sombrer du côté obscur pour sauver son ami.
Elle ne sera pas la fille de Han Solo, mais celle de Leia avec un autre homme, après sa séparation d'avec le pilote. Kylo n'étant que son demi -frère.

 Ils se réconcilieront au milieu du film, et tueront le méchant Sith.



Je prends rendez-vous pour dans 500 jours, afin que nous constations à quel point mes prédictions sont fausse. Et je souhaite qu'elles le soient.






mercredi 16 décembre 2015

Les paradoxes de Clio et Rami



Comme tous les ans je vais publier une nouvelle histoire de Clio et Rami.
La série de 4 histoires précédentes, reliées dans « Enquêtes Antiques », finit avec une menace très concrétée sur l'héroïne.
La nouvelle série qui commence avec « Le glitch de Guillaume le Conquérant » explorera plus attentivement les soucis de Clio et de l'agence qui utilise le voyage dans le temps.
Le titre de cette nouvelle série de quatre courts récits sera sans doute « Mélodrames Médiévaux ». Les malheurs y seront sans doute nombreux, et chacune des histoires sera centrée sur un personnage de l'époque médiévale : après la domination romaine et avant la découverte de l'Amérique.
J'envisage de terminer l'histoire complète dans la dernière série qui se nommera sans doute « Complots Contemporains » et qui mettra Clio aux prises avec les plus grands meurtres contemporains. Cela clôturera l'intrigue secondaire du Bureau et des agents qui tentent de s'emparer, ou de détruire, la capacité de voyage dans le temps.

Durant les quatre premiers récits déjà parus, j'ai utilisé quelques paradoxes pour faciliter, ou expliquer le voyage dans le temps qui est au coeur de l'histoire, mais qui reste un outil plutôt qu'un réel élément actif.

Le premier paradoxe est celui que je nomme la « mémoire en avant ». L'idée étant que les atomes qui composent Clio existait déjà dans le passé où elle se rend.
Confrontés à cette présence à la fois sensiblement appartenant à leur époque, et à la fois ayant été transformée au cours du temps pour former la Clio du futur, les habitants du passé ont une perception « nuageuse » de Clio.
C'est l'explication que je donne brièvement dans chaque récit. C'est juste un moyen de justifier en quelques phrases qu'une inconnue comme Clio puisse accéder au palais des rois sur la mort desquels elle enquête. Mais au-delà de l'aspect pratique pour raconter le récit (ne pas perdre de temps en sous-intrigue pour opérer tel ou tel interrogatoire) ; il y a dans l'idée, le concept impossible que les atomes qui composent la Clio du Futur, puisse reformer une Clio identique dans le passé. Ils retrouvent dans le passé, leur forme future. C'est sans doute la même idée avec laquelle je m'amuse à propos de Jean de la Fontaine et sa flèche du temps dans L'agneau et le loup.

Le second paradoxe apparait dans « qui a tué Jules César ? » C'est un hommage direct — la formulation reprend même en partie la formulation de l'original — au paradoxe crée par J.L. Borges dans « Tlon, Uqbar, Orbis tertius ».
Borges bien sûr est génial. Il postule un monde dans lequel les individus ignorent les relations de causalité Uqbar. Dans ce monde, les chercheurs proposent un paradoxe : Paul perd 9 pieces d'or sur le chemin. Pierre en retrouve 4 sur le chemin. Jean en trouve 2 le lendemain, et Paul retrouve les 3 manquantes chez lui. Le paradoxe n'a bien sûr aucun sens dans notre monde ou la causalité existe. Mais pour un monde sans causalité, il est inconcevable que le nombre de pièces trouvées soit le même que celui perdu.
J'ai repris l'idée centrale dans mon récit en l'appelant le « paradoxe botanique » : si on sème une graine dans le passé. Et que cette graine donne une fleur. Le seul moyen pour nous de semer cette graine c'est si la fleur nous a donné cette graine précisément dans le futur. C'est une autre formulation du cercle indépendant dans le temps. L'idée que rien ne peut être changé. Celle qui sous-tend l'intrigue de l'armée des douze singes. Le « paradoxe » étant que ce cercle d'existence n'a aucune raison d'être, ou d'être brisé. C'est une impossibilité tautologique. Clio tente de résoudre le paradoxe, j'ignore si je suis parvenu à rendre sa solution satisfaisante.

Le dernier paradoxe est moins un paradoxe, qu'une présentation de l'étrangeté des animaux. Mais c'est encore une trouvaille de Borges. Je croyais à torts que c'était une observation de mon invention, et c'est en relisant la nouvelle « le Sud » de l'auteur que je me suis aperçu du vol.
Dans « qui a tué Toutankhamon ? » je prétend que Rami, le chat, est offusqué que les humains perçoivent, par défaut, le temps comme une suite séquentielle. Sa façon à lui de percevoir le temps comme simultanée lui permet de découvrir avant Clio comment Toutankhamon est mort. J'étais très fier de cette idée que le chat voyait le temps comme un tout. Et pour cause, l'idée n'est pas de moi. Borges, dans le Sud, parle d'un chat pour qui le temps est continu.
Dans mon récit, confronté à l'observation de deux blessures sur la victime, Clio assume qu'elles sont consécutives. Le chat habitué à prendre les événements simultanément comprend qu'elles sont simultanées.

Voilà, j'espère que les 7 récits à venir auront moins d'emprunts à Borges.